L'Afrique coloniale anglaise et le Congo belge

Auteur : Hugo LECOMTE (élève de 3ème)

Conseils, relecture et mise en forme : Luc YOMSI



          A la veille de la Première Guerre mondiale, L’Afrique est morcelée en territoires, qui sont des possessions coloniales européennes. Anglais et Belges participent à cette entreprise coloniale en occupant de nombreux territoires dont certains, grâce à leur situation géographique, se retrouvent directement impliqués dans la guerre au Cameroun (1914-1916). Il convient ici de présenter sommairement les territoires africains sous administration anglaise et belge, dont certains ont envoyé des soldats au Cameroun.




1. Les possessions coloniales britanniques au début du XXe siècle

          En 1914, la Grande-Bretagne possède déjà l’Empire colonial le plus vaste et le plus peuplé de la planète. Elle occupe une position avantageuse en Afrique et possède des territoires répartis sur tout le continent.

L’Afrique occidentale britannique

          En  Afrique de l’Ouest, le Royaume-Uni établit sa domination sur quatre territoires : la Gambie, la Sierra Leone, la Gold Coast et le Nigéria. Il s’appuie sur des établissements commerciaux (compagnies à charte) comme l’United African Company ou la Royal Niger Company qui facilitent son implantation dans la région.

Chacun de ces territoires possède alors sa propre organisation administrative :

Mais les troupes du corps expéditionnaire franco-anglais qui attaquent Douala, en septembre 1914,  ne sont pas recrutées qu’au Nigéria puisque l’expédition partie de Dakar, s’arrête dans plusieurs colonies anglaises pour lever les combattants nécessaires.


Soldats du corps expéditionnaire franco-britannique  embarquant à Freetown (Sierra Leone),
en direction de Douala (septembre 1914). (Source :
www.gallica.fr)

L’Afrique orientale britannique

          Dans cette partie de l’Afrique, trois territoires se trouvent sous la domination britannique : Zanzibar, L’Ouganda et Le Kenya. La politique britannique est moins libérale qu’en Afrique de l’Ouest et la situation y est différente. Il n’y a pas de colonies de peuplement britanniques en Afrique Occidentale, alors qu’en Afrique de l’Est  et tout particulièrement au Kenya, les colons sont nombreux. Si bien que, dans ces territoires,  se constituent des sociétés multiraciales, comprenant une majorité africaine et des minorités formées par les colons britanniques ainsi que des Arabes et des Indiens.

L’Afrique orientale britannique est, elle aussi, divisée en plusieurs territoires :

La présence britannique en Afrique australe

          A la fin du XIXe siècle, le Nyassaland (Malawi actuel), les deux Rhodésies (Rhodésie du nord et Rhodésie du sud devenues respectivement Zambie et Zimbabwe), le Bechuanaland (Botswana actuel), le Basutoland (Lesotho actuel), le Swaziland mais aussi l’Union Sud-africaine sont rattachés à l’Empire britannique.

2. Le Congo Belge

          En 1914, l’Empire colonial belge n’a rien à voir avec l’Empire britannique. De taille plus modeste, il est encore en formation lorsqu’éclate la Grande Guerre.

          Dans la seconde moitié du XIXe siècle, il est l’objet des convoitises françaises, belges, anglaises et portugaises. Avant la Conférence de Berlin (15 novembre 1884-26 février 1885), le roi des Belges, Léopold II, envoie l’explorateur Stanley au Congo. Celui-ci trouve le drapeau français hissé par Brazza (un autre explorateur) à l’endroit qui deviendra Brazzaville. Léopold II, qui souhaite obtenir les deux rives du Congo, est furieux. Brazza réussit en plus, à signer un traité avec le roi Makoko, pour le compte de la France. Non loin de là, les Portugais, déjà présents en Angola, et les Anglais au Soudan, ont, eux aussi, des prétentions sur le Congo.

          A la Conférence de Berlin, Léopold II bouscule les prétentions du Portugal. « L’Etat indépendant du Congo », propriété personnelle du roi Léopold II de Belgique, voit le jour avec l’accord des Etats-Unis, et des principales puissances coloniales. Cette entreprise doit surtout sa réussite au soutien de Bismarck, qui préfère voir une petite puissance comme la Belgique dominer les « bouches du Congo », plutôt que la France ou la Grande Bretagne. Malgré l’acquisition du Congo par le roi des Belges, les articles 10 et 11 de l’Acte de Berlin garantissent la neutralité du bassin conventionnel du Congo dans lequel se trouve aussi le Cameroun.

          Mais la politique mercantile du souverain belge, les méthodes employées pour récolter le caoutchouc (par exemple, l’on estime qu’il fallait au moins 30 000 récolteurs pendant toute l’année, plus de 3000 pagayeurs, porteurs, ce qui entraînait beaucoup de décès) amènent une commission internationale d’enquête, à publier un rapport accablant sur les perversités du système léopoldien. En représailles, en 1908, le parlement belge procède à l’annexion du territoire (celui-ci n’appartenant plus à Léopold II, mais à la Belgique).
La colonie annexée était quatre-vingts fois plus grande (plus de 2 300 000 km2) que sa métropole.  L’Etat belge octroie des concessions (pour le sol et le sous-sol)  à des sociétés  minières et financières.
Au plan politique et administratif, le statut du Congo, fixé par la charte coloniale de 1908, se rapproche un peu du système français (administration directe). C’est le roi qui, en collaboration avec  le ministre des colonies, légifère pour le Congo avec l’assistance du conseil colonial à titre consultatif et nomme un administrateur.

          En somme, lorsque débute la Grande Guerre, la Belgique est devenue une puissance coloniale au Congo par l’ambition personnelle de Léopold II et la volonté des nations européennes ayant participé à la conférence de Berlin. En 1914, le Congo belge est encore une jeune colonie. Il est précipité dans le conflit à la suite de l’invasion de la Belgique par l’Allemagne, le 4 août 1914 et se bat aux côtés de la Triple Entente. Une partie de la Force Publique du Congo Belge (environ 20 000 hommes) est mise à disposition des alliés. Environ 500 d’entre eux sont affectés sur le front camerounais aux côtés de la colonne de la Sangha, partie d’Afrique équatoriale Française. Plusieurs milliers de soldats sont également envoyés sur le front d’Afrique orientale.


Soldats de la Force publique belge, lors de la campagne en Afrique orientale en 1918
(Source : www.wikipedia.org)

Sources :

- KI-ZERBO J., Histoire de l'Afrique noire, Hatier, 1978

- COQUERY-VIDROVITCH C., L'Afrique et les Africains au XIXème siècle, Armand Colin, 1999

- JULIEN C-A, MORSY M., COQUERY-VIDROVITCH C., PERSON Y. (sous la dir.), Les Africains, Paris, éd. J.A (Jeune Afrique), 1977.


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